En 2005, Alexander Osterwalder et Yves Pigneur publiaient la matrice des 9 blocs du modèle économique, aussi connue sous le nom de Business Model Canvas. Le modèle détaillait 9 blocs pour la création ou la documentation d’un système économique : «les segments de clientèle, les propositions de valeurs, les canaux (de communication, ventes, ou distribution), les relations clients, les flux de revenus, les ressources clés, les activités clés, les partenariats clés, et enfin la structure des coûts ».
Depuis 2005, la croissance de l’économie digitale a complètement modifié notre économie et mis à mal certaines de ces théories de base. Mais le modèle de la matrice des 9 blocs s’applique aussi bien à l’économie digitale qu’à l’économie réelle et reste donc d’actualité. Si la nature d’une activité économique, physique ou digitale peut impacter différemment chacun des 9 blocs du modèle, offrant certains avantages concurrentiels selon l’industrie, il est particulièrement intéressant de se pencher de façon approfondie sur la structure de coûts.
La structure de coûts
Traditionnellement, les entreprises répertorient deux types de coûts. Les coûts fixes, nécessaires à l’existence même de l’entreprise, tels les loyers ou les salaires du personnel. Et les coûts variables qui augmentent parallèlement avec la quantité produite ou vendue par l’entreprise, comme les coûts des matières premières ou de l’énergie. Toute entreprise, en ligne ou physique, a la responsabilité de contrôler sa structure de coûts et il est évident que la nature de l’activité a une conséquence directe et inévitable sur cette structure. Au sein d’une même industrie, une entreprise peut faire face à une structure bien différente si elle opère en ligne plutôt que de façon physique. Cette différence est particulièrement ressentie au sein des coûts fixes, où les entreprises traditionnelles paient souvent un premium immobilier considérable pour un emplacement commercial compétitif par rapport à leur équivalent digital. Aussi, ces entreprises font souvent face à une masse salariale autrement plus élevée que leur concurrent en ligne qui profitent de l’automatisation de leurs procédés et ainsi d’un certain avantage concurrentiel.
La révolution digitale
Cet avantage est tel que la concurrence digitale a complètement bouleversé le paysage de certaines activités. C’est le cas notamment des agences de voyages, autrefois omniprésentes dans les rues et centres commerciaux, qui handicapées par leur besoin d’emplacement à haut trafic piétonnier et de personnel, se font aujourd’hui plus rares au profit des agences en ligne. Dans l’industrie du jeu, les casinos en ligne présentent des coûts fixes largement inférieurs aux casinos en dur. Bien que certains d’entre eux comme le casino en ligne Casino777 offrent des options de live casino avec croupiers aux tables, ils profitent d’une masse salariale considérablement plus basse. Librairies et disquaires sont d’autres exemples de magasins physiques ayant de plus en plus de difficultés à faire face à la concurrence en ligne, alors que le secteur de la mode voit chaque année les ventes en ligne gagner de plus en plus de parts de marchés sur les ventes physiques.
Chaque année, la population mondiale favorise de plus en plus le shopping en ligne. Certes l’économie digitale présente bien d’autres avantages que la structure de coûts et il serait beaucoup trop facile de réduire le succès des sociétés actives en ligne à la minimalité de leurs coûts fixes. Mais cette structure présente un avantage indéniable qui devrait continuer à favoriser le développement de ce canal de vente. Si ce changement de modèle de consommation est de plus en plus difficile à vivre pour les commerces physiques de nombreux secteurs, il pourrait avoir un effet positif dans notre vie de tous les jours. Le commerce en ligne exigeant moins de ressources que le commerce physique, nous pouvons entrevoir un système de consommation plus durable et pourquoi pas une réorganisation de l’espace urbain, monopolisé depuis trop longtemps par la seule activité commerciale.