L’assurance vie est-elle encore le meilleur placement ?

Depuis quelques mois, les collectes sur les contrats d’assurances vie sont en recul. Une des raisons de ce désintérêt s’explique par la baisse tendancielle de la performance des fond euros. Malgré cela, l’assurance vie est-elle encore un placement intéressant ? C’est la question à laquelle nous répondrons après un rappel des caractéristiques de l’assurance vie.

Les caractéristiques de l’assurance vie

L’assurance vie est un produit d’épargne permettant d’investir son argent à court, moyen et long terme. Contrairement à une croyance populaire, le capital n’est pas bloqué. Et on peut verser à son rythme, à tout moment, dès la naissance.

Les contrats d’assurance vie dits “multisupports” permettent d’investir sur différents supports : des fonds euro, mais également des unités de compte. Les unités de compte regroupent différentes classes d’actifs : des fonds diversifiés, des fonds en actions, des fonds monétaires, des fonds obligataires, etc. On trouve également des supports en unités de compte pour investir dans l’immobilier, ces supports prennent l’appellation de “pierre papier”, par exemple les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et les organismes de placement collectif en immobilier (OPCI).

L’assurance vie permet de se positionner sur l’ensemble des classes d’actifs existantes, à l’exception peut-être du private equity. Et encore, les choses sont en train de changer, certains fonds d’investissement spécialisés sur cette thématique sont désormais accessibles sur certains contrats. C’est une des choses à savoir : le choix d’unités de compte et leurs qualités varient grandement d’un contrat à l’autre. Pour trouver la meilleure assurance vie, il faut consulter les comparatifs, et regarder en détail les caractéristiques des contrats. Certaines assurances vie référencent plus de mille unités de compte quand d’autres contrats se contentent d’une quinzaine.

En plus de l’accès à une large palette de supports et de classes d’actifs, le deuxième point fort de l’assurance vie est sa fiscalité.

L’assurance vie est une enveloppe capitalisante. Cela signifie que l’épargnant peut réinvestir (capitaliser) au sein de l’enveloppe les gains et les intérêts générés dans le temps sans subir de frottement fiscal. Cet avantage n’a l’air de rien, mais sur une longue période, cette absence de taxation au fil de l’eau permet de booster la croissance du patrimoine au profitant à plein du cercle vertueux des intérêts composés. Les gains capitalisés viennent faire grossir l’encours, qui génère davantage d’intérêt l’année suivante, et ainsi de suite. Dans le détail, seuls les prélèvements sociaux sur les gains des fonds euro sont collectés par l’État au fil de l’eau.

Ainsi, l’essentiel des gains n’est taxé qu’au moment de la sortie des gains de l’enveloppe. Et là encore, l’assurance vie propose un avantage fiscal. Lorsque le contrat d’assurance vie a plus de 8 ans, l’épargnant peut réaliser des retraits et bénéficier d’un abattement de 4600 euros sur les plus-values imposables. Cet abattement est doublé pour un couple marié ou pacsé (9200 euros).

L’assurance vie demeure le produit de référence pour développer son patrimoine financier

Les épargnants français détiennent près de 50 millions de contrats d’assurance vie. Les encours investis sur ce placement représentent plus de 1750 milliards d’euro. Et les trois quarts des encours sont investis en fonds euro. Ces placements sans risque (le capital en fonds euro est garanti par l’assureur) délivrent des performances en baisse continuelle depuis plusieurs années. Leur performance pourrait passer sous la barre des 1 % d’ici quelques années. La faute au contexte économique : le taux des placements sans risque est proche de zéro. Face à cette situation, les épargnants semblent se détourner de l’assurance vie. Les versements sont en baisse ces derniers mois.

Les épargnants mal informés font l’amalgame entre l’assurance vie et les fonds euro. Pourtant, au côté de ces fonds euro, les épargnants ont également accès aux unités de compte, dont les performances sont par ailleurs très bonnes sur les dernières années. Ainsi, de nombreux fonds en actions ont délivré des performances de près de 10 % sur les 10 dernières années. C’est-à-dire la performance moyenne des marchés actions mondiaux. Du côté des supports immobiliers, les sociétés civiles de placement immobilier sont très en vogue. Ces sociétés délivrent des rendements moyens de l’ordre de 4,5 %. Sans compter qu’avec la hausse du prix du foncier, la valeur des parts de ses sociétés est régulièrement revue à la hausse.

Ainsi, l’assurance vie permet de diversifier son patrimoine sur différents supports délivrant des performances très intéressantes. Comme cela a été évoqué plus haut, les épargnants peuvent réinvestir les gains sans frottement fiscal. C’est un des rares dispositifs combinant ces avantages.

Le plan d’épargne en actions (PEA) et le plan d’épargne retraite (PER) sont 2 enveloppes capitalisantes alternatives à l’assurance vie. Mais elles sont plus contraignantes. Le PEA est réservé aux placements en actions (actions ou fonds en actions de sociétés européennes). L’épargnant ne pourra pas arbitrer entre des placements risqués et des placements sans risque. Ce qui est très dommageable car la possibilité de pouvoir moduler son allocation et son exposition au risque est essentielle dans le cadre d’une stratégie patrimoniale s’adaptant aux objectifs financiers d’un investisseur.

Concernant le PER, cette enveloppe permet, à l’image de l’assurance vie, de moduler son allocation entre des placements sans risque de perte en capital (fonds euro) et des placements plus dynamiques (en unités de compte), et bénéficie également d’avantages fiscaux spécifiques. Mais le PER ne conviendra pas à tout le monde. Il s’agit d’un produit tunnel. Car en dehors de certains cas spécifiques, l’argent est bloqué jusqu’à la retraite. Dans un monde où la vie professionnelle est de moins en moins linéaire, et où on souhaite parfois puiser dans son patrimoine pour financer un projet avant la retraite (un tour du monde, une résidence secondaire, un voilier, une belle auto, etc.), le PER apparaît comme un dispositif relativement contraignant en comparaison avec l’assurance vie.

Conclusion

En conclusion, l’assurance vie offre 3 atouts forts : une allocation diversifiée pour obtenir un bon rendement, des avantages fiscaux, une disponibilité immédiate des encours. En ce sens, elle constitue un placement encore aujourd’hui incontournable.