Face à l’affolement médiatique autour de l’épidémie de pathologies pulmonaires constatée aux USA, l’académie nationale de médecine monte aux créneaux pour désamorcer la crise de confiance susceptible d’ébranler la cigarette électronique.
Pour cette institution indépendante, de nombreuses informations partielles, trompeuses ou sans fondements scientifiques publiées, tant par des organismes sanitaires mondiaux que par des médias, discréditent injustement la pratique du vapotage. Elle rappelle notamment que vapoter avec du e-liquide français est une garantie de sûreté des produits grâce à une réglementation appropriée.
Pour vous aider à trier la réalité scientifique de l’intox, nous faisons le point sur cette affaire et sur le consensus scientifique actuel autour de l’e-cigarette.
La vaporette est-elle au cœur de la crise aux USA ?
L’épidémie de pathologies pulmonaires apparue aux Etats-Unis implique majoritairement des personnes consommant avec leur vaporette des e-liquides contenant du THC (la molécule psychoactive du cannabis) provenant du marché noir. Il s’agit donc d’un usage détourné de l’e-cigarette qui est la cause de la crise sanitaire et non le mode d’administration de l’e-liquide.
La naissance de la polémique vient toutefois d’une mise en accusation précoce et non-fondée de l’e-cigarette au cours des premiers jours de la crise sanitaire par la Food and Drug Administration (FDA) et le Center for Disease Control and Prevention (CDC). Ces deux institutions ont révisé leur condamnation depuis.
Est-il sûr de vapoter en France ?
Les normes françaises et européennes ont contribué à mettre en place un cadre réglementaire et sanitaire particulièrement sécurisant. Les fabricants d’e-liquides sont ainsi tenus de déclarer les substances présentes dans leurs produits, de limiter la teneur en nicotine et de ne pas inclure certains composés chimiques, potentiellement dangereux.
Cette réglementation a notamment permis d’interdire sur le territoire européen l’utilisation de l’acétate de vitamine E dans les e-liquides. Cette substance est actuellement considérée par les autorités sanitaires aux Etats-Unis, comme l’agent actif responsable des lésions pulmonaires. En vapotant en France des substances licites vous êtes à l’abri de ce risque.
Vapoter est-il meilleur pour la santé que de fumer du tabac ?
Le consensus scientifique actuel est que la pratique du vapotage est moins nocive pour la santé que de fumer du tabac. Certaines substances particulièrement nocives trouvées dans la fumée du tabac, comme le monoxyde de carbone ou le goudron, sont totalement absentes des fumées émises par votre vaporette. En vapotant, vous inhalez également beaucoup moins de substances différentes. Ce qui est très certainement bénéfique pour votre santé.
La vapeur émise par les e-cigarette contient toutefois également des particules que l’on ne trouve pas dans la cigarette. Des recherches complémentaires sont donc indispensables pour confirmer la toxicité moindre de l’e-cigarette vis-à-vis du tabac.
Quel est le consensus scientifique sur l’e-cigarette ?
Dans son édito du 24 juin 2019, le magazine Nature appelle à multiplier les études sérieuses sur les différents avantages et inconvénient de ce nouveau mode de consommation de la nicotine.
L’auteur de cet article rappelle notamment que l’étude la plus sérieuse réalisée à ce jour sur l’utilité de la vaporette dans le sevrage tabagique (Hajek, P. et al. N. Engl. J. Med. 380, 629–637 (2019)) démontre qu’elle est légèrement plus efficace pour éviter la rechute que les patchs ou les nicorettes.
Faute d’études fiables et indiscutables sur l’ensemble des impacts de ce produit, l’auteur considère que seule la mise en place des gardes fous réglementaires est susceptible de protéger le consommateur. Cette voix a été choisie par la France et l’Union Européenne qui ont instauré une législation drastique pour réglementer l’e-cigarette.