Les vins rouges : amis ou ennemis ?

Avis autorisés et scientifiques le reconnaissent : le vin rouge est bon pour la santé. Pourquoi cet aveu est-il si coupable ? Parce que le vin est un véritable paradoxe, pas seulement dans les effets de sa consommation, mais déjà lorsqu’il s’élabore.

Nous l’avons vu, parmi tous les composants bénéfiques des vins rouges se niche un intrus : l’alcool. Mais c’est justement parce que le vin est alcoolisé qu’il possède toutes ses vertus ! Pendant la fermentation puis la maturation et la vinification , les sucres mutent en molécules d’éthanol tandis que la peau et les pépins génèrent les molécules polyphénols dont le fameux resvératrol. Rappelons au passage que le vin rouge est celui qui présente la teneur en polyphénols la plus élevée avec un bonus pour les vins de culture biologique (en moyenne deux fois plus de resvératrol que les vins conventionnels).

Pour les anti alcool convaincus, sachez qu’on trouve des polyphénols dans d’autres aliments.
Vous pouvez, au quotidien, remplacer les deux verres de vin rouge salvateurs par, au choix : 100 g de chocolat noir, 200 g de fraises, une quinzaine de tasses de café, quelques litres de thé vert ou … dix litres de jus de raisin !

Mais revenons au vin. Peu alcoolisé, il est avant tout un aliment et consommé en tant que tel, au cours des repas, il libère tous ses bienfaits.

C’est un autre paradoxe du vin. Sa consommation est liée à la fête et au plaisir, ce qui accroît ses qualités de dimension psychosociale : prévention de dépressions et autres troubles liés à l’anxiété, renforcement des solidarités familiales et collectives.

Alors, ami ou ennemi ?

La communauté scientifique est divisée, bien consciente que parvenir à synthétiser le resvératrol en gélules n’en fera jamais une médication aussi performante ni aussi facile à administrer qu’un verre de vin rouge entre amis.

Le débat porte actuellement sur le seuil : combien de verres de vin rouge préconiser/autoriser ? Affaire à suivre… On parle aujourd’hui (avec d’énormes pincettes) de un à trois verres de 10 cl par jour. Pas de quoi rouler sous la table !

Les américains autorisent désormais sur les étiquettes de vin, la mention des bienfaits pour la santé. La Chine et le Japon, pourtant peu ou pas concernés en tant que producteurs, suivent cette tendance.

En France, depuis deux mille ans, boire du vin relève de l’acte culturel et fortifie le lien social : on a le terroir dans les gènes. Il est peu plausible que la reconnaissance des bienfaits du vin rouge génère spontanément une population d’alcooliques.

Alors, souvenons-nous que selon Pasteur «le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons » et qu’au pays de Brillat-Savarin « la gourmandise est ennemie des excès », pour consommer en toute raison un produit bien français et plein de bienfaits : le vin rouge. Et encore mieux, notre bon vin rouge de Provence !